lundi 7 mars 2011

iPad, encore et toujours

Oui, je sais, ça fait très très très longtemps que je n'ai pas écrit. J'ai plusieurs bonnes raisons qui pourraient aussi être considérées comme étant de mauvaises raisons, alors on ne s'éternisera pas. Aujourd'hui, j'écris.

Entrons dans le vif du sujet: le iPad. Vous le savez, je suis là-dedans en ce moment. Ça me sort par les oreilles! C’est aujourd’hui une évidence, les tablettes ont la cote, et nous devons faire avec. Elles répondent très bien à notre besoin de mobilité, grandissant, osons le dire. Elles présentent aussi des fonctionnalités impressionnantes, qui ne cesseront de s'améliorer. Et justement le 2 mars dernier, la super nouvelle meilleure tablette que tout le monde attendait (oui tout le monde) arrivait enfin. Le iPad 2.

Apple possède déjà environ 80 % du marché des tablettes. Les experts prédisaient (il y a à peu près 1 mois) la survie de seulement 5 à 10 modèles de tablettes. Et voilà que la nouvelle génération d'iPad débarque avec plusieurs éléments non négligeables: 30% moins épais, 15% plus léger, caméra, vitesse, etc. Microsoft ne prévoit même pas sortir de 2e version de sa tablette avant 2012...et Apple parle d'un iPad 3 pour septembre. Quand les experts parlent de survie, le mot est très bien choisi. Parce que la suprématie, c'est pour Apple mes amis!

Je ne vous étalerai pas les hauts et les bas de ce qui se passe dans l'industrie du livre et les changements qui se sont imposés dans mon travail. Je veux simplement faire état de mes incertitudes face à la technologie, en tant que moi (inquiète comme vous me connaissez). Parce que ce que nous ne savons pas, c'est ce qui viendra après la tablette, et ça m'inquiète.

Oui, les tablettes offrent plus de mobilité, et une capacité de stockage incroyablement plus pratique qu’un sac à dos (mettons qu'on voudrait transporter sur notre dos des centaines de livres). Il est vrai aussi que les fonctionnalités de lecture, d’annotation, et de recherche d’une tablette s’apprêtent à tous les types de livres. Et dans une certaine mesure, la tablette peut être considérée comme une technologie « verte », puisque l’on fait une économie de papier considérable. Au niveau du coût des ressources, il est tout à fait possible de faire des économies. L’impact environnemental mesuré en émission de CO2 est d’ailleurs moins important que celui du livre, puisque même si les émissions de CO2 sont supérieures au départ, l’appareil est vite rentabilisé plus on augmente le nombre de livres disponibles sur l’appareil.

MAIS, on peut s’interroger sur le degré de consommation d’énergie que sa fabrication peut demander, surtout si l’on considère son cycle de vie complet, qui est plus court que celui d’un livre papier. Personne n'est dupe, les utilisateurs se débarrasseront de leur joujou dès qu’un nouvel appareil entrera sur le marché. Et c'est exactement ce qui va se passer avec l'arrivée du iPad 2, mais surtout à l'arrivée du iPad 3 (quelques mois à peine après le iPad 2).

Et que peut-on dire sur le recyclage de l’appareil ? Bien qu’il soit totalement recyclable, les installations qui permettent de recycler du matériel électronique sont plutôt rares, mais surtout très peu accessibles comparativement à celles destinées au recyclage du papier. Ici à Montréal, oui je connais un endroit où le recyclage se fait... je n'en connais pas plusieurs, j'en connais un. On ne peut pas dire qu'on leur fait beaucoup de publicité. Et si l’on s’interroge sur la nature équitable de la fabrication d’une tablette, on ne peut que penser au fait que ce matériel électronique provient en grande partie de la production chinoise (comme bien d'autres choses oui, mais ça en fait une de plus).

Je me questionne. Vraiment. Parce qu'à cette vitesse, on aura droit à quoi dans 2 ans? On va produire des tablettes comme on produit des cellulaires... à coup de dizaines (je n'ose pas dire plus) de nouveaux modèles par mois? J'ai toujours été très ambivalente face aux nouvelles technologies. J'utilise encore le 1er cellulaire que j'ai acheté, et le 1er ordinateur aussi. J'ai été élevée comme ça. Chez nous on ne gaspillait pas. Pourtant, en le voyant le iPad 2 j'ai eu le goût de l'acheter. Je ne le ferai pas, ça, c'est clair, mais j'ai quand même eu le goût. Je n'achèterais probablement aucun livre pour ma tablette de toute façon, parce qu'entreposer mes livres sur une tablette c'est impensable. Comme si je pouvais me passer d'une bibliothèque. Ne pensez pas que je suis totalement contre, vous me connaissez, mais ma bibliothèque, mon vieil ordi puis mon vieux téléphone répondent parfaitement à mes besoins. Alors, je vous laisse le iPad 2!